Transport parti de Paris le 4 juin 1943 (I.107.)

L’effectif recensé pour ce trente-et-unième transport « NN » vers le SS-Sonderlager Hinzert est certainement en dessous de la réalité[1]. Les sources consultées n’ont pas permis d’en savoir plus sur le nombre de personnes immatriculées le 5 juin 1943 à Hinzert. Même si l’effectif recensé est faible, on connaît les conditions d’organisation et de cheminement du transport puisqu’elles sont identiques aux précédents : regroupés dans des wagons de voyageurs aménagés en wagons cellulaires accrochés au train Paris-Berlin, les déportés « NN » sont emmenés jusqu’à la gare de Trèves, où ils descendent et prennent un autre train en direction du village de Reinsfeld. Ce village est la dernière étape du transport avant la marche forcée jusqu’au camp.

En ce qui concerne l’origine de la déportation et donc l’arrestation de ces hommes, on sait seulement que 3 sont arrêtés sur dénonciation pour détention illégale d’armes et un autre est arrêté après avoir commis des sabotages sur des lignes électriques, motifs visés par le décret Keitel de décembre 1941, mettant en place la procédure « Nacht und Nebel ». Ce régime spécifique entraîne la déportation et le jugement en Allemagne.

Après être restés quelque temps à Hinzert, les détenus sont transférés en détention préventive à la prison de Wittlich avant d’être appelés à comparaître devant le tribunal de Breslau, spécialement mis en place pour traiter les affaires « NN » venant de France. Les 3 déportés pour lequel on connaît la sentence sont condamnés à une peine de travaux forcés. A la fin de la procédure « Nacht und Nebel », ils sont transférés dans les camps de concentration de Gross Rosen et Flossenbürg. Un autre déporté ne passe pas devant le tribunal et quitte la prison de Wittlich pour le camp de Rollwald, où il reste jusqu’à sa libération en mars 1945. Un dernier déporté connaît successivement les prisons de Schweidnitz, puis d’Hirschberg où il est libéré le 8 mai 1945. Il meurt lors du rapatriement.

Guillaume Quesnée

[1]Cet effectif n’est attesté par aucune liste de départ ou d’arrivée en Allemagne et il a donc été établi à partir du croisement de diverses sources. Mais, pour un certain nombre de déportés, si l’on sait qu’ils sont « NN » envoyés à Hinzert, on ignore la date de leur déportation et ils sont donc présentés dans la liste alphabétique « hors transport » des déportés à Hinzert (I.301.).

Dernière mise à jour : 2008-07-30